Facebook, Uber ou Airbnb ont en commun des valorisations phénoménales et un business model construit sur des plateformes digitales puissantes redéfinissant les relations entre acheteurs et consommateurs. Devenues un Must to Have, elles révolutionnent les business model. Pour survivre, les entreprises doivent adapter leur stratégie et être connectées au plus grand nombre de plateformes possibles.
Les plateformes technologiques font partie de notre quotidien, lorsque nous achetons des produits sur Amazon, lorsque nous commandons une course Uber ou encore lorsque nous écoutons de la musique sur Deezer.
Elles existent depuis l’avènement de l’Internet. Mais ce qui les caractérise aujourd’hui, c’est leur capacité à connecter de façon automatique un nombre considérable de participants – consommateurs, fournisseurs, partenaires…- à une offre en libre-service mais aussi, à intégrer des services tiers à valeur ajoutée.
L’interaction entre les participants crée de la valeur. Autrement dit, la valeur d’une plateforme – ou son potentiel de retour sur investissement – est proportionnelle à la taille de sa communauté. A condition que la performance digitale soit au rendez-vous. Le consommateur ne supporte plus d’attendre et souhaite accéder à un service en quelques secondes, à n’importe quel moment. La confiance est un autre facteur de réussite.
Les personnes connectées ne se connaissent pas forcément. Partager son appartement ou son véhicule avec des inconnus nous aurait semblé hasardeux il y a une dizaine d’années. C’est pourquoi, les plateformes reposent sur une relation de confiance entre les différentes parties, en s’appuyant notamment sur les systèmes d’évaluation. Sinon, elles s’exposent à des conséquences tant en termes d’image qu’en termes financiers. Des business models créatifs et variés
Uber représente l’une des plus importantes compagnies de VTC au monde sans posséder un seul véhicule. Airbnb n’est pas non plus propriétaire des appartements répertoriés sur son site. Et pourtant, la société est un concurrent très sérieux de l’opérateur AccorHotels qui lui, compte des milliers d’hôtels et des centaines de milliers de collaborateurs dans le monde. Les GAFA et les licornes disposent de peu d’assets mais ont bien compris l’intérêt des plateformes technologiques à générer de nouveaux revenus et à adresser de nouveaux marchés à moindre coût, grâce à l’automatisation intelligente des processus opérationnels.
Selon une récente étude, parmi les principaux bénéfices métiers que les entreprises ont tiré des initiatives numériques figurent une « accélération de la mise sur le marché des produits ou des services » (65 %) et des « flux de revenus plus importants » (60 %). Pour plus de 50 % des sociétés, le développement de « nouveaux partenariats », de « nouveaux modèles économiques » et « l’intégration de la stratégie mobile » ont également généré des bénéfices métiers.
Dans un mode traditionnel, le développement international d’une entreprise peut représenter des investissements lourds et le déploiement de solutions se révéler long et coûteux, voire trop risqué pour des produits et services à faible marge.
Ainsi, les plateformes autorisent des business model les plus innovants et variés, loin des schémas classiques où l’accès au service est forcément payant : des modèles exclusivement publicitaires comme Google Search ; des modèles d’abonnement comme Spotify ; des modèles de crowdsourcing comme BlaBlaCar ; des plateformes d’infrastructures comme Amazon web service ou Azure par exemple.
L’économie de plateforme limite ces contraintes et favorise la créativité et la co-création.
Une tendance à la spécialisation
Avec le développement de la mobilité, nous avons changé de paradigme sociétal. Notre façon de consommer a évolué ; nous avons largement intégré le digital dans notre parcours d’achat et nous souhaitons pouvoir consommer rapidement et facilement dans toutes les situations.
Et surtout, nous cherchons le meilleur de chaque monde, en témoigne l’explosion du marché des applications mobiles répondant à chaque besoin spécifique.
Les plateformes technologiques illustrent bien cette tendance à la spécialisation. Elles offrent un service spécialisé mais ne pouvant pas adresser tous les besoins, elles exposent leur API, un programme informatique permettant de se connecter sur une application pour échanger des données, qui sera alors utilisé dans d’autres contextes. Par exemple, grâce aux API, Google Map est utilisé par l’ensemble des sites immobiliers.
L’API est l’ingrédient essentiel de l’économie de plateforme, en donnant la possibilité aux entreprises d’externaliser l’innovation.
Selon Accenture¹, ce marché représente plus de quatre trillions de dollars et plus d’un million d’emplois directs. Portées par l’explosion des technologies de l’Internet, dont la mobilité, le cloud et les réseaux sociaux les plateformes digitales laissent entrevoir de belles perspectives. Offrant la compétitivité nécessaire aux jeunes pousses pour exister face aux concurrents installés et permettant aux acteurs historiques, qui pratiquent l’innovation depuis toujours, de faire face à l’accélération du rythme du changement.
¹ Five Ways to Win with Digital Platforms, Accenture, https://www.accenture.com/us-en/_acnmedia/PDF-29/Accenture-Five-Ways-To-Win-With-Digital-Platforms-Executive-Summary.pdf